Intempéries Le prix du poireau risque de flamber si le froid persiste
Légume emblématique des menus de l'hiver, le poireau voit en général son cours grimper aussi vite que le mercure dégringole, neige et terrains gelés interdisant l'arrachage.
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La France produit chaque année quelque 190.000 tonnes de poireaux, dont les trois quarts récoltés entre octobre et avril. "Malgré la chute des températures en Europe, le prix du poireau reste sage actuellement, les producteurs ayant effectué des arrachages de précaution en raison des prévisions de la météo", déclare Patrick Groualle, responsable de la production poireau au comité Normandie (association de producteurs). "Il faudrait que le mercure reste plusieurs jours voire plusieurs semaines sous zéro pour que son cours s'échauffe", ajoute-t-il.
A la production, le poireau est actuellement vendu entre 70 et 90 centimes le kilo alors que son prix était tombé à 30 centimes en plein marasme il y a deux ans. "Il y a quelques années, un hiver particulièrement rigoureux dans les pays de l'est de l'Europe, avait propulsé son prix à 3 euros", rappelle M. Groualle. Le poireau est l'un des premiers légumes à refléter sur les marchés les conséquences d'une vague de froid, selon les maraîchers. "Cette année, la campagne du poireau se présente plutôt bien pour les producteurs en raison de la sécheresse de l'automne qui a limité la pousse du légume", note M. Groualle. "Par ailleurs les premières offensives du froid, à partir de décembre, ont dynamisé sa consommation, les Français privilégiant alors pot-au-feu, potées et soupes".
Les ménages français consomment 5,2 kilos de poireau par an, un chiffre quasiment stable d'une année sur l'autre. La France dispute à la Belgique la première place pour la culture du poireau. Si le poireau est cultivé sur tout le territoire, quatre régions en produisent plus des deux tiers, avec en tête la Normandie (30-35.000 tonnes), suivie par le Val-de-Loire, le nord du pays et la Bretagne. Le poireau français, surtout le "primeur", est apprécié à l'étranger. L'an dernier, l'Allemagne et l'Espagne avaient très nettement augmenté leurs importations de ce légume qui est également exporté vers la Scandinavie, la Pologne et le Canada. En 2005, les exportations de poireaux cultivés en Normandie et en Bretagne portaient sur 7.500 tonnes, selon des chiffres du ministère de l'Agriculture.
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